Damien Boussicut (Albertville Infos) : Bonjour, présentez-vous en quelques mots ?
Jean-Sébastien Esnault : Bonjour, je suis Jean-Sébastien Esnault, délégué général du festival, je suis arrivé au Grand Bivouac en 2013 en tant que régisseur général, puis directeur technique. J’ai un peu fait tous les métiers dans cette belle maison.
DB : Pouvez-vous nous présenter le Festival Le Grand Bivouac ?
JSE : Oui, c’est un événement extraordinaire qui n’a lieu qu’une fois par an autour du cinéma documentaire et du livre, avec des rencontres, des expositions, des installations photos, un village, des concerts, des espaces jeune public, de la réalité virtuelle, des espaces de restauration, de convivialité, plus des animations et des surprises… C’est un événement où il va forcément se passer quelque chose.
DB : Est-ce que vous pouvez rappeler le thème de cette 23ème édition, et pourquoi ce choix ?
JSE : Tous les festivals n’ont pas de thème, pour Le Grand Bivouac, ont choisi systématiquement de donner une petite couleur à chaque édition. Cette année, le thème s’intitule « Fureurs de vivre », avec l’idée de se secouer un peu tous en tant qu’êtres humains. On se ressemble tous, on est fait de la même chaire, des mêmes os, et pour certains, ici comme dans le monde, c’est peut-être parfois plus difficile. Mais en même temps, il y a quelque chose qui est commun à tous, c’est cette soif, malgré la difficulté, d’aller de l’avant et d’être positif. Donc c’est une édition qui est thématisée « Fureurs de vivre » mais avec des fureurs qui sont très différentes, parfois avec beaucoup de colère, qui sont en combat parce que le monde est injuste. Et en même temps, il y a des choses qui sont très drôles, très poétiques, des gens qui sont dans une forme de fureur mais juste parce que pour nous ils nous paraissent éloignés de nos petits quotidiens.
La spécificité du Grand Bivouac s’est d’aller se promener cinématographiquement aux quatre coins du monde, donc on va forcément rencontrer des gens qui ne vivent pas comme nous, si tenté que tout le monde vive comme tout un chacun. On ne vit pas tous de la même façon.
DB : Combien de films avez-vous visionnés et combien vous en avez sélectionnés ?
JSE : Au final, il y a 56 films documentaires sélectionnés. On en visionne 300 à 400 en totalité et on « butine » (via les synopsies ou les pitch par exemple) entre 700 et 800. Mais évidemment c’est un gros travail. Surtout, ce qui est intéressant, c’est de proposer l’excellence du film documentaire, ce qu’il y a de mieux dans les sorties actuelles mais pour le plus grand nombre. Le Grand Bivouac, c’est cela, proposer des choses de très bonnes qualité voir très exigeantes mais qui restent accessible pour le grand public. Les films documentaires, tout le monde peut venir les regarder, les comprendre, se laisser saisir.
Souvent, le mot documentaire fait peur, les gens se disent « ce n’est pas fait pour moi » mais pas du tout ! Le film documentaire, c’est filmer la vie de tout le monde, la vraie vie. C’est l’un des objets cinématographiques le plus universel qu’il soit et le plus accessible.
DB : Quels sont les temps forts de cette 23ème édition du Grand Bivouac ?
JSE : Il y en a beaucoup. Je peux donner quelques coups de cœur, comme ce film incroyable, « Fille de Gengis » en Mongolie, au cœur d’une petite famille, avec une maman isolée qui a perdu son mari et qui essaie tant bien que mal d’élever son enfant. Une histoire universelle, qu’on rencontre partout, mais c’est une maman furieuse, qui est en colère et au travers du regard de son enfant, elle va s’apaiser et trouver une voie pour lui et pour elle. Un de mes coups de coeur aussi, c’est Karaoké Paradise, on aura d’ailleurs deux soirées karaoké lors du festival, un film qui est très drôle, très touchant qui se passe en Finlande. On connait peu la Finlande, et là, on rendre dans ce pays par des gens qui y vivent, au travers de leur pratique du karaoké. Donc, on va pousser la chansonnette ensemble cette année (rires) !
DB : Quelles sont les nouveautés ?
JSE : On en a parlé, mais il y a les deux soirées karaoké. Il y a également Les nuits, il y en aura 3 (Kirghizstan, Mongole et Italienne). A chaque fois on proposera une projection, une pause conviviale ensemble et un concert. Le but est de se retrouver pour des soirées sympas et ouvertes à tous.
Merci à Jean-Sébastien Esnault d’avoir répondu à nos questions.
En plus : Le Salon du Livre du Grand Bivouac est organisé en partenariat avec la Librairie des Bauges et les Maisons d’éditions associées au festival. Pour cette édition, il aura son propre thème « Veines d’écrivaines » et il aura lieu au gymnase du centre-ville d’Albertville.
Quelques nouveautés :
- Des focus (Ukraine, Proche-Orient, Haïti, Arménie et Rwanda)
- Deux soirées karaoké
- Trois forums littéraires (vendredi, samedi et dimanche)
- Concert littéraire « L’île haute » le vendredi au Théâtre de Maistre à 10h
Le programme complet : télécharger (PDF)
Retrouvez l’interview complète en audio :